Nous sommes le 15 avril. Cela fait donc 15 jours que j'ai commencé l'aventure du #CampNaNo. Il me reste 15 jours. C'est l'occasion de prendre du recul, et de porter un nouveau regard sur mes objectifs.

Écrire en soi, pour moi, n'a rien de difficile. J'ai toujours écrit, depuis que je sais tenir un crayon, je passe mon temps à rédiger. Que ce soit mon journal, pour le travail, du contenu prédagogique... J'écris, j'écris, j'écris. Ma co-autrice Prisca m'a d'ailleurs une fois dit que j'étais "une machine de guerre" de l'écriture, lorsque nous travaillions sur Yoga Magique.

Mais écrire un roman, c'est autre chose. L'écriture de fiction est pour moi beaucoup plus challengeante. De plus, pour écrire un roman, je sais que j'ai besoin d'être plongée sur un temps court mais intense dans mon univers. Je ne pourrais pas mettre un an à écrire un roman, pas parce que je suis super performante, mais parce que si je ne l'écris pas sur un temps court, je ne l'écris pas tout court.

Seulement, voilà.

Écrire un roman, c'est une activité en soi. Une activité qui occupe une part non négligeable du mental, qui a sa forme de charge mentale, et qui vient se greffer sur ma vie quotidienne. Je m'étais bien sûr préparée. Mais je trouve que cette première moitié du Camp NaNo à été difficile. Au-delà de la fatigue liée au travail, à mes activités, il y a une forme de fatigue liée à l'écriture, que j'ai de la peine à surmonter, ou à gérer.

Ce que je trouve difficile, c'est le jugement permanent que j'ai dans la tête quand j'écris - je n'ai pas eu cette expérience-là en novembre 2021.

Aucune idée ! La vie, c'est fluide, et il se trouve que cette fois-ci, j'ai cette narration de jugement dans la tête. peut-être parce que j'ai déjà écrit un roman, et que mon cerveau a désormais un point de comparaison.

Et si je n'allais pas au bout ?

Et si mes lecteur-ice-s n'aimaient pas ce deuxième roman (car au moment où j'écris le deuxième roman, mes amies sont en train de lire le premier, et me font des retours très encourageants) ?

Et si j'étais une fraude ?

Nous sommes en avril 2022, et après deux ans de pandémie, de confinements et de lieux fermés, j'ai aussi l'envie de voir des gens et faire des choses. C'est tout à fait compréhensible, mais je sais que ça s'ajoute à la résistance à l'écriture.

Je garde mon objectif de 20 000 mots. Il faut bien se fixer un cap.

Ce que je dois garder à l'esprit, c'est mon mental, les pensées que je nourris quand j'ai l'impression d'être confrontée à l'échec. Ce qui est très apprenant pour moi, c'est de relire mes pages du matin de novembre. Car, dans mes souvenirs, l'écriture du premier roman a été du gâteau. Mais j'ai rencontré les mêmes doutes et les mêmes difficultés, et j'ai réussi à écrire ce roman, et des gens l'ont lu et adoré.

C'est pour ça que c'est important de garder une trace de ce genre de projets quand on veut réitérer l'expérience. le cerveau archive bien vite les expériences et réécrit toujours un peu l'histoire à sa sauce.

De voir que j'ai traversé les mêmes choses et que tout s'est bien passé m'aide à voir que ce n'est pas ça qui m'empêche d'être une écrivaine, et de prendre du plaisir à tisser des histoires... Même si l'étape de la maïeutique du texte est parofis douloureuse.

On se donne rendez-vous dans 15 jours pour le bilan du Camp NaNo d'avril 2022 ! D'ici là, gardez le cap et continuez à écrire !